Déficit de l’État : les retraités mis à contribution, y compris les plus modestes!

En amont de la publication du Projet de Loi de Financement de la Sécurité sociale, la presse s’est fait l’écho d’une mesure gouvernementale impactant les retraités : le report de six mois des pensions de base de la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse et des régimes alignés.

Le gouvernement a décidé de reporter au 1er juillet la revalorisation des pensions qui devaient survenir au 1er janvier. Cette mesure devrait générer une économie sur le budget de la protection sociale de trois à quatre milliards d’euros.

Qui sera concerné par cette mesure ?
Les retraités du privé pour la part de leur pension relevant de la CNAV. La revalorisation de la pension Agirc-Arrco devrait normalement être effective au 1er novembre.
Les retraités des trois versants de la Fonction Publique pour l’intégralité de leur pension. Même chose pour les retraités relevant des régimes spéciaux et autres régimes alignés.

Comment cette mesure est-elle justifiée ?
Pour la porte-parole du gouvernement, cette mesure se justifie parce que les pensions de base ont été revalorisées de 5.3% en janvier 2024, soit plus que l’inflation constatée sur un an à cette date. C’est oublier un peu vite que la revalorisation des pensions est calculée sur deux ans, et qu’en janvier 2023, par application de l’article 161.25 du Code de la Sécurité sociale, la revalorisation des pensions avait été inférieure à l’inflation constatée sur un an, sans que personne ne s’en offusque !

Pourquoi est-elle injuste ?
Cette mesure retarde la revalorisation des pensions de six mois pour toutes les retraites de base. Elle impactera plus brutalement un petit retraité qu’un retraité cadre, qui ne sera concerné que pour le tiers de sa pension.
On fait payer le redressement des comptes publics à l’ensemble des retraités, y compris les deux millions qui vivent sous le seuil de pauvreté.

Une mesure qui n’a rien de novatrice :
Cette mesure a déjà été mise en œuvre à plusieurs reprises dans le passé proche. En 13 ans, la revalorisation des pensions aura été retardée de deux ans et 9 mois. Ces reports de date ont déjà été utilisés par le gouvernement en 2009, 2014, 2015 et 2018.

Ce qu’on en pense :
Avec l’UNSA, l’UNSA Retraités condamne cette mesure qui cible indistinctement tous les retraités, les plus favorisés comme les plus précaires. Elle va aggraver la situation des retraités les plus précaires dont les femmes vivant seules. Après une revalorisation modeste des petites retraites, de l’ordre de cinquante euros en moyenne on reprend d’une main ce qu’on leur a donné de l’autre ! Dans le même temps, on « oublie » de solliciter les entreprises et les contribuables les plus fortunés. Ce n’est pas un signal de justice sociale !

La motion adoptée au Conseil National de l’UNSA Retraités, le 9 octobre 2024 :

https://retraites.unsa.org/deficit-de-l-etat-les-retraites-mis-a-contribution-y-compris-les-plus-modestes

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