A l’occasion de la journée internationale des personnes âgées, le 1er octobre, l’association “Les petits frères des pauvres a publié une enquête dont le constat est alarmant. Deux millions de retraités vivraient sous le seuil de pauvreté.
Le seuil de pauvreté, établi par l’INSEE, s’élève à 1216 euros. Selon l’enquête des Petits frères des pauvres, plus de 2 millions de retraités vivraient avec un revenu inférieur à ce seuil.
Une situation qui se dégrade
55% de ces retraités estiment que leurs conditions de vie se sont dégradées depuis cinq ans. Les retraités représentent en 2022, 22% des personnes en situation de pauvreté. Dit autrement, un pauvre sur cinq est une personne de 60 ans et plus. Il y a dix ans les retraités représentaient seulement 14% des pauvres.
Les causes de cette dégradation sont liées à la crise sanitaire et à la poussée inflationniste qui a suivi.
Dans cette période, les prix ont augmenté beaucoup plus vite que les pensions (18% d’augmentation des prix depuis la crise inflationniste, 13.5 % d’augmentation des pensions sur la même période).
L’inflation a surtout entrainé une augmentation des prix de l’alimentation et de l’énergie.
Il en résulte des privations qui affectent les retraités les plus précaires : restrictions sur les produits alimentaires les plus chers, viande et poisson, renoncement au chauffage, parfois aux soins.
Un retraité sur dix vivant sous le seuil de pauvreté ne dispose pas de complémentaire santé.
Les déplacements, les loisirs, les cadeaux aux proches, les sorties au restaurant sont largement sacrifiés.
Un niveau de l’ASPA insuffisant
L’Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées, ce que l’on appelait autrefois le minimum vieillesse s’élève à 1012 euros pour une personne seule. Il est inférieur de 17% au seuil de pauvreté. Rappelons qu’il s’agit d’une allocation compensatoire qui permet d’abonder un peu une retraite très faible. (Seulement un bénéficiaire sur 10 de l’ASPA n’a jamais cotisé).
Nous l’avons souvent écrit, l’enquête des Petits frères des pauvres le confirme, un retraité pauvre est souvent une retraitée, victime d’une carrière tronquée, de temps partiels subis, de salaires plus bas que ceux des hommes.
A l’heure où certains s’obstinent à considérer les retraités comme des privilégiés, l’INSEE nous rappelle que 10.6% d’entre eux sont pauvres, et que cette proportion augmente au fil des ans.
Ne laissons pas ces gens vieillir dans la solitude et la précarité.
A l’UNSA Retraités nous revendiquons un minimum de pension au moins égal au seuil de pauvreté. Nous réclamons un accompagnement social de ces personnes fragiles pour qu’elles puissent bénéficier des aides auxquelles elles renoncent parfois par ignorance ou à cause de la complexité des dossiers.
Nous revendiquons des logements dignes pour tous les seniors et un accès aux soins pour tous.
Les temps sont difficiles, mais nous refusons de de nous résigner à voir se dégrader la situation des retraités les plus précaires.
Rappelons que la solidarité entre générations comme au sein d’une génération est inscrite dans le Code de notre Sécurité sociale.