L’URSSAF a publié mi-octobre ses chiffres concernant l’évolution de la masse salariale entre 2022 et 2023.
Il est intéressant de comparer l’évolution du salaire moyen par tête (SMPT) et celle de la pension de base.
En 2022, le Salaire Moyen par Tête a progressé de 5.8% (primes comprises). Sur la même période, la revalorisation des pensions s’est opérée de la façon suivante : une revalorisation anticipée de 4% en juillet 2022, pour faire face au choc de la crise inflationniste, suivi d’une revalorisation de 0.8% en janvier 2023.
Au total, les pensions ont progressé de 1% de moins que le salaire moyen sur l’année 2022.
En 2023, le Salaire Moyen par Tête a progressé de 4.3% (primes comprises) et pour la même période, les pensions ont connu une revalorisation de 5.3% au 1er janvier 2024. L’analyste pressé vous explique donc que les pensions ont progressé plus vite que les salaires, ce qui est factuellement vrai pour 2023…
Sauf que, l’article 161.25 du code de la Sécurité sociale qui régit la revalorisation des pensions, lisse le calcul sur deux exercices. (La revalorisation annuelle des montants de prestations dont les dispositions renvoient au présent article est effectuée sur la base d’un coefficient égal à l’évolution de la moyenne annuelle des prix à la consommation, hors tabac, calculée sur les douze derniers indices mensuels de ces prix publiés par l’Institut national de la statistique et des études économiques l’avant-dernier mois qui précède la date de revalorisation des prestations concernées.)
Le point de pourcentage supplémentaire des pensions par rapport aux salaires correspond au rattrapage a posteriori de la perte relative subie en 2022.
Et ça, nos analystes pressés oublient d’en parler… Au bout du compte, entre le début de la crise inflationniste et la période actuelle, les prix ont progressé de 18%. Sur la période 2019-2024, les pensions ont été augmentées de 12.2% (12.9% pour les petites pensions), soit un recul du pouvoir d’achat compris entre 5% et 6% en six ans.
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