PLFSS 2026 : un budget d’austérité injuste

PLFSS 2026 : un budget d’austérité injuste

Le projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) présenté hier par le gouvernement sacrifie les plus vulnérables sur l’autel du redressement des comptes publics. Derrière quelques mesures positives, c’est un budget d’austérité qui se dessine, s’attaquant aux politiques sociales, familiales et ne préparant pas l’avenir.

Gel des prestations : des économies qui pénaliseront les plus fragiles

Allocations familiales, complément familial, allocation de rentrée scolaire, allocation pour enfant handicapé, aides au logement, RSA, prime d’activité… En 2026, aucune de ces prestations ne sera revalorisée si le PLFSS était voté en l’état. En tout, ce sont 32 millions de personnes dont 13,4 millions d’enfants qui seront touchés par ce gel généralisé.

Pour l’UNSA, c’est inacceptable. Geler les prestations sociales revient à appauvrir encore les ménages dont une part importante est déjà en difficulté. Cette mesure indifférenciée frappe aveuglément.

Politique familiale : on donne d’une main, on reprend de l’autre

Le renforcement du recouvrement des pensions alimentaires impayées, qui bénéficiera aux familles monoparentales, est en revanche une mesure à saluer.

La création du congé de naissance prévu pour juillet 2027 est aussi une bonne nouvelle. Mais le limiter à 1 ou 2 mois pour chaque parent reste insuffisant. Par ailleurs, l’UNSA ne saurait se satisfaire d’un maintien de la rémunération à seulement 50% du salaire antérieur qui rendra ce congé trop peu attractif pour bon nombre de salariés.

Le report de 14 à 18 ans de la majoration pour âge des allocations familiales est inadmissible. Le coût d’éducation d’un enfant augmente fortement à partir de 14 ans et la majoration existante est déjà insuffisante. Ce report à 18 ans est une mesure d’économie brute qui pénalisera particulièrement les familles nombreuses et modestes.

Financer le vieillissement en pillant la branche famille

La stratégie du gouvernement pour financer la perte d’autonomie inquiète : plutôt que de chercher de nouvelles recettes, on ponctionnera la branche famille via des transferts de CSG. Autrement dit, on renonce à une politique familiale ambitieuse qui pourrait permettre le lever les freins à la natalité pour financer le vieillissement de la population. C’est une grave erreur politique. Au lieu de construire un financement solidaire et pérenne, on oppose les générations !

Par ailleurs, le texte prévoit des « mesures de maîtrise » de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) et de la prestation de compensation du handicap (PCH)… sans en préciser le contenu, ce qui renforce nos inquiétudes.

Redresser les comptes de la Sécurité sociale, oui, mais pas n’importe comment ! Ce budget fait des choix injustes qui fragilisent notre modèle social au lieu de le préparer aux défis démographiques qui nous attendent.

D’autres pistes existent : conditionnalité des exonérations de cotisations sociales, CSG progressive, en particulier sur les revenus du capital, réforme des droits de succession, taxation des alcools, écrans, jeux en ligne, fiscalité écologique, redevance sur les Ehpad à but lucratif…

Alors que la Sécurité sociale fête cette année ses 80 ans, l’UNSA appelle le Parlement à amender profondément ce texte pour bâtir un budget qui protège réellement tous les citoyens -en particulier les plus vulnérables- et qui prépare l’avenir.

Crédit image : freepik

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